Jouir d’un cadre de travail calme, agréable et propice à son développement personnel est le rêve de tout employé qui travaille au sein d'une entreprise. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Homme ou femme, on peut tous être victimes de harcèlement au travail, moral ou physique au travail. La meilleure des solutions pour contourner ce problème est de demander des conseils aux experts du domaine comme prud’homme

Qualification d’un harcèlement moral

Un harcèlement moral au travail peut se manifester soit avec des comportements, soit avec des propos blessants conduisant à une dégradation de la santé ou des conditions de travail de la personne ciblée. Il peut porter atteinte à sa dignité, ses droits, sa santé et son avenir professionnel. 

Une situation de harcèlement au travail peut prendre différentes formes, d’où l’importance de recueillir des conseils auprès de prud’homme. Il peut par exemple s’agir de persécution, brimade, mesures vexatoires ou du fait d'être forcé à s’occuper de tâches dont on ne dispose pas des compétences nécessaires. On peut également qualifier de harcèlement moral l’imposition de mauvaises conditions matérielles, la privation immédiate de ses responsabilités et de l’accès à ses affaires personnelles sur le lieu de travail. 

Un supérieur qui donne des ordres sans tenir compte des bonnes mœurs se considère devant la loi comme un harceleur de premier ordre. L’isolement, une pression continuelle, des reproches incessants, des mépris et tout genre de propos humiliants sont aussi des formes de harcèlement moral. 

Qu’il s’agisse de gestes, d’attitudes ou de paroles, tout comportement déplacé à l’origine d’un état dépressif est accusé par la loi. 

Qualification d’un harcèlement physique

Contrairement au harcèlement moral, le harcèlement physique se manifeste par des gestes et des faits matériels qui touchent directement à l’état physique du salarié. On peut par exemple citer le fait qu’un supérieur monte la voix à chaque fois qu’il communique des informations ou des tâches à faire à ses subordonnés ou encore qu’il les gifle en cas d’erreur.

La forme de harcèlement physique la plus répandue dans les sociétés actuelles en Europe est le harcèlement sexuel. Il se manifeste souvent sous forme de pressions répétées ou non, exercées en vue de soutirer un profit sexuel de la part de l’employé. Et si l’originaire de l’intention n’obtient pas ce qu’il veut, il peut créer des situations intimidantes, hostiles ou encore offensantes envers sa cible.

Physique ou moral, le harcèlement peut concerner tous les niveaux de l’entreprise : salarié en CDI, en CDD, stagiaire, personne en formation et même les supérieurs hiérarchiques. 

La loi accuse non seulement le harcèlement au travail, mais en plus va jusqu’à dénoncer toute sanction, licenciement et discrimination du salarié qui en fait l’objet. Aussi, elle protège les témoins en disposant du même droit que la personne harcelée… Mais alors, quel recours possible face à ce genre de situation contraignante ?

Les recours possibles au harcèlement au travail

Dans un premier temps, l’employé harcelé doit prouver qu’il est réellement victime d’un harcèlement au travail. Il doit alors établir les faits avec précision et concordance en fournissant des preuves d’agissement suffisantes. Ces preuves peuvent être des témoignages physiques, des emails, des SMS, des courriers, des certificats médicaux, des entretiens d’évaluation ou encore des séquences de photos et vidéos enregistrées. En gros, le salarié doit surtout prouver que les actes, faits, gestes ou situations engagés par son supérieur hiérarchique porte atteinte à sa dignité, sa santé physique/morale et son avenir professionnel. 

Une fois les justificatifs nécessaires réunis, le salarié peut alerter immédiatement les représentants du personnel au sein de l’entreprise ou de l’organisation. Ces derniers vont à leur tour faire de leur mieux pour lui fournir une aide dans les démarches à entreprendre. On peut aussi à ce stade avoir recours à l’inspecteur du travail qui par la suite jugera de la gravité de la situation. 

La victime peut aussi recourir à la procédure de médiation en présence d’un médiateur qui essaie de concilier les deux parties en incitant diverses propositions. Si cette médiation échoue, l’affaire peut être conduite auprès du Conseil de prud’homme pour obtenir une réparation de préjudice pendant 3 à 5 ans selon les cas. Dans le secteur public, on devra plutôt faire appel au tribunal administratif. 

En complément de cette plainte auprès du Conseil de prud’homme, la personne harcelée peut solliciter le juge pénal pour des dommages et intérêts. 

Enfin, si le harcèlement physique ou moral a comme origine une discrimination (l’origine, l’âge, le sexe ou encore l’orientation sexuelle), la victime peut alors faire intervenir les défenseurs des droits de l’homme dans l’affaire. 

Qui peut être le harceleur et quelles sanctions peut-il encourir ?

Dans de nombreux cas, le harcèlement provient des actes de l’employeur, d’une personne-cadre ou encore d’un supérieur hiérarchique au sein de l’entreprise ou de la société. Il peut s’agir d’une personne possédant une autorité externe ou interne : des donneurs d’ouvrage, des clients, des porteurs de projet, des responsables de mission d’intérim, de contrat en sous-traitance… 

Dans certains cas, le harcèlement peut provenir d’un simple collègue de travail ou même d’un subordonné. Parfois même, le harcèlement au travail n’a pas besoin qu’un rapport hiérarchique soit établi entre les deux parties pour exister. Mais alors, quelles sanctions peut-il encourir ?

Un harcèlement physique ou moral au travail peut infliger trois types de sanctions en fonction de la gravité de la situation : une sanction disciplinaire, une sanction civile et une sanction pénale. La sanction disciplinaire peut se matérialiser par une mise à pied, une rétrogradation, une mutation, au pire des cas un licenciement. 

Une sanction civile contraint l’auteur des actes à verser des dommages-intérêts à sa victime. Enfin, une sanction pénale le condamne à 2 ans de prison et à une amende de 30 000 €. Cette mesure pénale peut être plus sévère avec 3 ans de prison et une amende de 45 000 € en cas de circonstance aggravante : abus de faiblesse et d’autorité.